Petit état de l’art sur la motivation du signe et l’onomatopée 

par Maruszka Eve-Marie Meinard

Il est d’usage de débuter l’histoire de la pensée concernant l’onomatopée ou de la motivation avec le Cratyle de Platon, œuvre composée entre le Ve et le IVe siècle avant notre ère, et mettant en scène un dialogue entre Cratyle, Hermogène et Socrate. Ils débattent de la rectitude des noms, avec au cœur du débat une opposition entre la thèse de Cratyle, qui défend le caractère naturel de la dénomination des choses, et celle d’Hermogène, qui défend le caractère conventionnel des dénominations. Socrate, en position d’arbitre, interroge les implications de chaque thèse : celle de Cratyle implique une part de conventionnalité, quand celle d’Hermogène implique l’existence d’un législateur, qui, tel un artisan, aurait pour mission de forger des noms. Cette dichotomie naturel/conventionnel restera structurante dans la pensée sur l’onomatopée (et sur l’interjection), puisque dans des travaux récents, les onomatopées sont toujours classées comme des icônes,[1] donc des signes caractérisés par un lien de ressemblance entre le representamen et l’objet, dans la terminologie de Peirce.

La motivation du signe est parfois appelée phono-symbolisme en français, qui est une traduction du terme sound symbolism. Selon Hinton et collègues (éditeurs de l’ouvrage de référence en la matière[2]), le terme phono-symbolisme recouvre quatre types de motivation linguistique : les phono-symbolismes qualifiés de corporels, qui sont des manifestations extérieures d’une disposition physique ou mentale du sujet parlant, ceux qualifiés de synesthésiques, qui correspondent à des associations entre différents sens, comme des propriétés visuelles ou tactiles associées à certains phonèmes, les phono-symbolismes qualifiés de conventionnels, qui sont des agrégats consonantiques parfois appelés submorphèmes ou phonesthèmes (comme gl- pour la lumière, fl- pour les fluides, sw- pour les mouvements rapides en anglais) et dont les travaux les plus anciens sur ces phénomènes semblent remonter à 1653, dans la Grammatica Linguae Anglicanae de John Wallis (1765 [1653]) et enfin les phono-symbolismes qualifiés d’imitatifs, qui correspondent à l’onomatopée, c’est-à-dire des mots ou locutions représentant des sons de l’environnement.

Les travaux sur la motivation linguistique dépassent largement le cadre du phono-symbolisme. Le terme motivation peut également recouvrir ce que Saussure appelle la motivation relative, qui correspond à l’utilisation récurrente d’un signifiant en raison du signifié auquel il est associé. Ainsi, l’utilisation d’une forme par association d’idées peut constituer un type de motivation, et dans cette perspective, nous pouvons noter les travaux de Kowalewski (2015), [3] consacrés à la description du caractère motivé des métonymies dans le cadre de la Linguistique Cognitive : dans ce type de travaux, c’est l’association entre un concept cible et un concept source qui est étudiée.

La brièveté du chapitre du Cours de linguistique générale[4] consacré à l’arbitraire du signe tranche avec l’importance de ce principe en linguistique et lorsque l’on se penche sur la structuration de ce chapitre, on pourrait même se demander si la description effectuée par Saussure n’est pas la conséquence d’une cascade de problèmes et de solutions en chaîne liés à la terminologie elle-même. En effet, comme le rappelle Bouquet (1997 §14-17),[5] le terme signe contient un problème majeur selon Saussure : son sens tend à dériver vers signifiant, c’est-à-dire la forme matérielle que prend le signe.[6]

On retrouve le même problème chez Peirce, qui emploie parfois le mot signe pour désigner de l’ensemble du signe (representamen, interpretant et objet), et parfois pour désigner une partie du signe (le representamen seul). Aussi Saussure a-t-il été obligé de créer la dichotomie signifiant-signifié afin de fixer le sens des termes signe et signifiant (ibid.). Mais il est aisé de voir que cette solution créé un nouveau problème, qui est d’ouvrir la voie à la question de la nature d’une relation entre ces deux éléments, signifiant et signifié. Cet axe de réflexion n’étant pas l’objet du cours de Saussure, ce dernier semble avoir écarté la question en avançant que ce lien est arbitraire (en d’autres termes, la question n’a pas lieu d’être). Cependant, cette solution génère immédiatement un nouveau problème, qui est celui de l’existence des onomatopées (comme GLOUGLOU, TIC-TAC, etc.), auquel Saussure répond qu’elles ne peuvent pas remettre en cause le principe de l’arbitraire, car étant d’importance secondaire, peu nombreuses et à demi conventionnelles. Une fois de plus, la question n’a pas lieu d’être.

La brièveté de ce chapitre pose également la question du lieu réel où se situe l’arbitraire : si c’est le lien entre le signifiant et le signifié qui est arbitraire pour Saussure (arbitraire du signe), c’est au contraire le lien entre le signe et le référent qui est arbitraire pour Benveniste[7]qui distingue l’arbitraire de la signification de la nécessité du signe. Un renversement de perspective est proposé par Bohas[8] et par Bottineau,</ref>Bottineau, D. (2010), “Language and Enaction”, Enaction: Toward a new paradigm for cognitive science, 267.</ref> le premier dans le cadre de la Théorie des Racines, Matrices et Étymons (TME), notamment nourrie par les travaux de Allott,[9] le second dans le cadre de la Cognématique, ancrée dans la théorie de l’énaction en sciences cognitives. La question ne doit plus se poser ni en termes de liens entre symboles d’un côté, et référents de l’autre, ni en termes de lien entre signifiant d’un côté, et signifié de l’autre, car ces concepts mêmes sont à redéfinir du point de vue du sujet parlant qui les réalise (Bottineau parle d’un déplacement phénoménologique). Il n’y a même plus de lien, mais un seul et même acte à deux faces : la face articulatoire et la face notionnelle. Ainsi, le signifiant est un modèle sensorimoteur phonatoire de production d’un son dont un modèle auditif mémorisé est convocable, et le signifié est un complexe notionnel lui-même construit autour d’un réseau de modèles gestuels autres que phonatoires.[10] Ce changement de perspective n’est pas sans rappeler les travaux de Marcel Jousse dans son Anthropologie du Geste,[11] selon lui les actes de langage sont des mimodrames, c’est-à-dire de gestes, des expériences vécues, intussusceptionnées, puis rejouées, revécues, par Anthropos (l’Homme). Ce type de motivation de l’acte de langage est bien plus profond que la motivation que l’on observer avec les onomatopées, et Bohas et Saguer[12]proposent de distinguer motivation accidentelle (ce que nous appelons ici l’onomatopée) de la motivation intrinsèque (que la TME met en lumière). À la page Typologie des onomatopées de ce wiki, Maruszka Eve-Marie Meinard montre que le caractère accidentel de cette motivation tient au fait que le locuteur instrumentalise un signe, comme s’il s’agissait d’un simple outil, dans le but de donner une structure linguistique (phonémique, syllabique, lexicale) à un acte gestuel et prosodique d’imitation d’un référent sonore. C’est donc en termes d’actes accomplis par le locuteur qu’elle propose de décrire l’onomatopée.

La motivation du signifiant onomatopéique est également observée dans des travaux adoptant une perspective neurologique : les travaux d’Hashimoto et ses collègues[13] montrent que le traitement des onomatopées active des régions qui sont à la fois activées par les véritables référents sonores (comme le sillon temporal supérieur et le gyrus frontal inférieur gauche), et par les noms qui désignent ces référents sonores (comme la partie supérieure gauche du gyrus temporal antérieur). Kanero et ses collègues[14] montrent de manière plus générale que le traitement des items possédant des caractéristiques phono-symboliques passe par une activation de la partie postérieure droite du sillon temporal supérieur.

La capacité des locuteurs à imiter des référents sonores extralinguistiques à l’aide d’un système phonologique et à reconnaître ces référents, dépend non pas de la qualité de l’imitation, mais d’une attention portée à certaines caractéristiques acoustiques importantes du référent sonore et de son imitation.[15] Toujours dans une perspective consacrée à la comparaison entre les propriétés acoustiques des référents et celles des onomatopées, l’étude d’Assaneo et ses collègues[16] établit les points communs entre de la structure acoustique de certains bruits (comme un claquement de porte) et la structure acoustique des traits phonétiques communs à une même onomatopée traduite dans différentes langues. 

Les onomatopées font également l’objet de recherches en matière d’acquisition du langage, car elles font partie des premiers mots à être acquis,[17] elles représentent une part importante dans le vocabulaire des enfants[18] et elles jouent un rôle de tremplin pour parvenir à utiliser les formes non-onomatopéiques.[19] Ce rôle de tremplin vers les autres signes, parfois appelé sound symbolism bootstrapping hypothesis,[20] semble confirmé par des études oculométriques, qui donnent des résultats en faveur de cette hypothèse.[21] Ce rôle de tremplin est en partie expliqué par les propriétés de l’onomatopée et en partie par le comportement des locuteurs. En effet, leur structure syllabique et leur caractère motivé aide l’enfant à accéder au langage symbolique[22] ; on observe également que les mères ont tendance à s’adresser à leurs enfants avec des onomatopées et à adopter des comportements intonatifs et prosodiques qui ont pour effet de mettre en saillance l’onomatopée par rapport au reste du discours.[23]

En raison du rôle important de l’onomatopée dans l’acquisition du langage, notons quelques études consacrées à leur rôle dans les chansons pour enfants[24] et les films d’animation.[25] Ici, des considérations d’ordre stylistique s’ajoutent à l’analyse linguistique, et une importante partie de la littérature consacrée à l’onomatopée incorpore cette dimension littéraire.[26] En raison des effets stylistiques produits par l’utilisation d’onomatopées dans la composition littéraire, la traduction de ces faits de langue est un défi pour la traductologie et tout un pan de la littérature est consacré à cette difficulté.[27]

Selon Cohn (2008, 2014),[28] les bandes dessinées sont écrites dans un langage particulier, qu’il nomme Visual Language. Guynes propose le concept d’onomatopèmes, qui seraient des unités morphologiques constitutives du langage visuel.[29] Selon DeForest,[30]l’usage des onomatopées dans les bandes dessinées a été popularisé par Roy Crane dans la série Wash Tubbs, dont le premier épisode paraît en 1924, ce qui fait de l’onomatopème une unité linguistique très récente.

Notes

  1.  Sasamoto, R. (2019), Onomatopoeia and relevance: Communication of impressions via sound, Springer Nature. DOI : https://doi.org/10.1007/978-3-030-26318-8 ; Körtvélyessy, L. (2020), “Onomatopoeia–A Unique Species?”, Studia Linguistica, 74(2), p. 506-551.
  2.  Hinton, L, Nichols, J., Ohala, J. J. (1994), Sound Symbolism, Cambridge University Press.
  3.  Kowalewski, H. (2015), “Against arbitrariness: An alternative approach towards motivation of the sign”, Public Journal of Semiotics, 6(2), p. 14-31.
  4.  Saussure, F. de, (1971 [1916]), Cours de linguistique générale, Payot, Paris.
  5.  Bouquet, S. (1997), “Benveniste et la représentation du sens : de l’arbitraire du signe à l’objet extra-linguistique”, Linx, 9/1997, p. 107-122.
  6.  Bouquet, 1997 §14 (nous mettons un passage en gras) : Le terme de signe est employé par Saussure, tout au long de ses leçons et de ses écrits, dans deux acceptions : d’une part comme désignant l’entité globale composée par un concept et une image acoustique, d’autre part comme désignant l’image acoustique seule. Cette double acception, Saussure la justifie d’une manière toute particulière. Elle est fondée selon lui sur un problème qui, loin de relever seulement d’un choix terminologique, reflète la réalité même des objets en question : il est en effet convaincu que tout mot choisi pour désigner l’entité linguistique globale est naturellement sujet à un glissement de sens et tend à désigner l’image acoustique seule. Et il constate que les différentes terminologies qu’il a lui-même adoptées pour désigner le concept et l’image acoustique (aposème/parasème, sôme/contre-sôme, etc.) ne changent rien à l’affaire : la désignation globale (pour laquelle il emploie des mots comme sème, signe, terme, ou mot) tend à glisser vers une désignation de l’image acoustique seule. « C’est ici, écrit-il, que la terminologie linguistique paie son tribut à la vérité même que nous établissions comme fait d’observation ». […] Or Saussure a expressément introduit ce couple terminologique pour dissiper l’ambiguïté du mot signe – là où, dit-il, « précédemment nous donnions le mot signe qui laissait confusion » […] et il a expressément introduit le couple signifiant/signifiépour dissiper l’ambiguïté du « premier principe ou vérité primaire » énoncé le 2 mai par la phrase « le signe linguistique est arbitraire ».
  7.  Benveniste, E. (1939), « Nature du signe linguistique », Acta linguistica, 1(1), p. 23-29.
  8.  Bohas, G. (1997), Matrices, étymons, racines : éléments d’une théorie lexicologique du vocabulaire arabe, vol. 8, Peeters Publishers ; Bohas, G. (1999), « Pourquoi et comment se passer de la racine dans l’organisation du lexique de l’arabe », Bulletin de la Société de Linguistique de Paris, 94(1), p. 363-402 ; Bohas, G. (2000), Matrices et étymons – Développement de la théorie, Séminaire de Saintes 1999, Instruments pour l’étude des langues de l’Orient ancien (IELOA) 3, Lausanne, Editions du Zèbre ; Bohas, G., Dat, M. (2007), Une théorie de l’organisation du lexique de langues sémitiques : matrices et étymons, Lyon, ENS Editions ; Bohas, G. (2016), L’illusion de l’arbitraire du signe, Presses universitaires de Rennes, p. 122.
  9.  Allott, R. (1973), “The Physical Foundation of Language : Exploration of a Hypothesis”, Hertfordshire, Able Publishing ; Allott, R. (1992), « The motor theory of language: origin and function”, Language origin: a multidisciplinary approach, Springer, Dordrecht, p. 105-119.
  10.  Bottineau, D. (2021), « La théorie des matrices et étymons (TME) de Georges Bohas comme morphophonosémantique lexicale générative, opérative et incarnée », in Leeman Danielle, La submorphologie motivée : un nouveau paradigme en sciences du langage – Hommages à Georges Bohas, Champion, p. 4. 978-2-7453-5624-6. ⟨hal-03092942⟩
  11.  Jousse, M. (1974), L’anthropologie du geste, Paris, Gallimard, Vol. 1, p. 114.
  12.  Bohas, G., Saguer, A. (Pré-publication). « Motivation accidentelle et motivation intrinsèque du signe linguistique Fragment d’un dictionnaire étymologique de l’arabe ».
  13.  Hashimoto, T., Usui ,N., Taira ,M., Nose, I., Haji, T., Kojima, S. (2006), “The neural mechanism associated with the processing of onomatopoeic sounds”, NeuroImage, vol. 31, p. 1762-1770.
  14.  Kanero, J., Imai, M., Okuda, J., Okada, H., Matsuda, T. (2014), “How Sound Symbolism Is Processed in the Brain: A Study on Japanese Mimetic Words”, PLoS ONE, 9(5), e97905. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0097905
  15.  Sundaram, S., Narayanan, S. S. (2006), “Vector-based Representation and Clustering of Audio Using Onomatopoeia Words”, AAAI Fall Symposium: Aurally Informed Performance, p. 55 ; Lemaitre, G., Houix, O., Voisin, F., Misdariis, N., & Susini, P. (2016), “Vocal imitations of non-vocal sounds”, PloS one, 11(12), e0168167.
  16.  Assaneo, M. F., Nichols, J. I., Trevisan, M. A. (2011), “The Anatomy of Onomatopoeia”, PloS ONE, vol. 6 (12).
  17.  Menn, L., Vihman, M. M. (2011), “Features in child phonology: inherent, emergent, or artefacts of analysis?” in N. Clements, R. Ridouane (eds.), Where do phonological features come from? The nature and sources of phonological primitives (Language faculty and beyond 6) Amsterdam, Netherlands, John Benjamins.
  18.  Lewis, M. M. (1936 [2014]), Infant speech: A study of the beginnings of language, New York, NY: Harcourt, Brace. Reprint edition : Routledge ; Stern, W., Stern, C. (1928), Die Kindersprache, Leipzig, Germany, Barth.
  19.  Laing, C. E. (2014), “A phonological analysis of onomatopoeia in early word production”, First Language, 34(5), p. 387-405.
  20.  Imai, M., Kita, S. (2014), “The sound symbolism bootstrapping hypothesis for language acquisition and language evolution”, Philosophical transactions of the Royal Society B: Biological sciences, 369(1651), 20130298.
  21.  Laing, C. E. (2017a), “A perceptual advantage for onomatopoeia in early word learning: Evidence from eye-tracking”, Journal of Experimental Child Psychology, 161, p. 32-45.
  22.  Laing, C. E. (2019), “Phonological motivation for the acquisition of onomatopoeia: an analysis of early words”, Language Learning and Development, 15(2), p. 177-197.
  23.  Laing, C., Vihman, M., Keren-Portnoy, T. (2017b), “How salient are onomatopoeia in the early input? A prosodic analysis of infant-directed speech”, Journal of Child Language, 44(05), p. 1117-1139. DOI: https://doi.org/10.1017/S0305000916000428Published online by Cambridge University Press: 27 September 2016
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  25.  Lukyanova, V., Koloskova, O. (2020), “Pragmatic potential of onomatopoeia in animated movies for children”, Global Journal of Foreign Language Teaching, 10(1), p. 58-64.
  26.  Attridge, D. (1984), “Language as imitation: Jakobson, Joyce, and the art of onomatopoeia”, MLN, 99(5), p. 1116-1140 ; Bredin, H. (1996), “Onomatopoeia as a Figure as a Linguistic Principle”, New Literary History, vol. 27 (3), p. 555-569 ; Miall, D. S. (2001), “Sounds of contrast: An empirical approach to phonemic iconicity”, Poetics, 29(1), p. 55-70 ; Tsur, R. (2012), Playing by Ear and the Tip of the Tongue: Precategorial information in poetry, vol. 14, John Benjamins Publishing ; Tsur, R., Gafni, C. (2019), “Methodological issues in the study of phonetic symbolism”, Scientific Study of Literature, 9(2), p. 195-229.
  27.  Flyxe, M. (2002), “Translation of Japanese onomatopoeia into Swedish (with focus on lexicalization)”, Africa & Asia, 2, p. 54-73 ; Kaindl, K. (2010), “Comics in translation”, Handbook of translation studies, 1, p. 36-40 ; Casas-Tost, H. (2014), “Translating onomatopoeia from Chinese into Spanish: a corpus-based analysis”, Perspectives, 22(1), p. 39-55 ; Azari, R., Sharififar, M. (2017), “Translating onomatopoeia: An attempt toward translation strategies”, Review of Applied Linguistics Research, 3(3), p. 72-92 ; Zolfagharian, M., Ameri, A. (2015), “A Sound Symbolic Study of Translation of Onomatopoeia in Children’s Literature: The Case of Tintin”, Journal of Language and Translation, 5(2), p. 111-117 ; Munoz-Luna, R. (2019),“The translation of onomatopoeias in comics: linguistic and pedagogical implications”, Lingua Posnaniensis, 61(1), p. 75-88.
  28.  Cohn, N. (2008), “Japanese Visual Language. The Structure of Manga.”, Manga: The Essential Reader, edited by Toni Johnson-Woods, New York, Continuum Books ; Cohn, N. (2014), “Visual Narrative Structure”, Cognitive Science, 37 (3), p. 413-452.
  29.  Guynes, S. A. (2014), “Four-Color Sound: A Peircean Semiotics of Comic Book Onomatopoeia”, Public Journal of Semiotics, 6, p. 63.
  30.  DeForest, T. (2004), Storytelling in the Pulps, Comics, and Radio: How Technology Changed Popular Fiction in America, New York, McFarland, p. 116.