Onomatopée du bruit d’une canne frappant le sol
TOC TOC TOC (Roumanie)
Classifications
Phonétique
[tok tok tok]
Comment citer cette fiche
BARLEA, R. , (14 avril 2025), "TOC TOC TOC (Roumanie)", in OTPS, onomatopées traduction plurilingue surbmorphologie, CAER, Aix-Marseille Université : en ligne :https://otps.univ-amu.fr/onomatopees/toc-toc-toc-roumanie/Rédaction
Roxana BARLEAAutres rédacteurs
- Modifié le : 14/04/2025 à 12:51
par : Sophie Saffi
Rédacteur/trice : Roxana BARLEA
Variations de structures
Dans la même case l’onomatopée est répétée 3 fois dans le contexte étudié (dans le même ouvrage).
Equivalents dans OTPS
TOC TOC (Brésil), TOC TOC (France)
Equivalents
Etymologie
L’historique d’apparition de l’onomatopée dans BD n’est pas connu pour le roumain.
Dans les dictionnaires roumains actuels l’item est défini comme une interjection qui « imite le bruit d’un coup sur un objet ou un matériau dur » (DLR, s.v.). Il figure d’habitude soit répété (deux ou trois fois – toc, toc, toc), soit en corrélation avec des formes similaires (tic-toc ; tic-tic-toc ; toc-tico-toc). Dans le dictionnaire DLR figure également la variante phonétique toca (respectivement, la forme double toca-toca).
En tant que nom, il apparait seulement par conversion (« Se auzea toc-toc-ul bastonului purtat de orb », in DLR, s.v – fr. On entendait le toc-toc de la canne de l’aveugle.).
Pourtant, nous considérons que le substantif toacă, provient de cette onomatopée car il signifie « plaque en bois, plus rarement en métal, utilisée en complément de la cloche d’une église, dans la liturgie orthodoxe, pour appeler les croyants aux vêpres, etc. », cf. Dexonline, s.v.
Cette onomatopée donne naissance à un verbe, a tocă(n)i. A ne pas confondre avec le verbe a toca fr. hâcher < lat. *toccare, même si dans le langage populaire les paradigmes des deux verbes se mélangent.
Il faut peut-être ajouter que pour cet item DLR indique aussi d’autres valeurs sémantiques-fonctionnelles : 2. « rend le cri de l’oiseau pintade (rég., répété) » ; 3. « Son par lequel le berger appelle ses agneaux à venir manger (rég., répété) ».
Submorphologie
Comme toute onomatopée-échos, l’item présente la structure presque prototypique « consonne – voyelle – consonne » :
[t] est une dentale sourde, de la catégorie des obstruantes (explosives).
[o] est une voyelle postérieure, d’après son lieu d’articulation, et moyenne, par son degré d’ouverture.
[k] reprend la série des obstruantes explosives, en changeant seulement le lieu d’articulation, puisqu’elle fait partie des postpalatales (vélaires), représentant aussi la variante sourde (comme dans le cas de t).
L’item confirme les recherches d’Oswalt (1994), selon lesquelles les onomatopées-échos commencent par une consonne obstruante (occlusive, dans ce cas), même si sa théorie concernait la phonétique anglaise, qui n’est que partiellement valable pour les langues romanes (Saffi, p. 3 OTPS Fiche-modèle). Bien que l’initiale et la finale (t-c) soient également des consonnes de la série sourde, l’impact sur le récepteur est fort, car l’onomatopée suggère le coup d’un corps dur, qui n’a pas de vibration pour prolonger le son, mais qui le dessine clairement dans l’air. La voyelle médiane o, prononcée dans la zone postérieure de la cavité buccale, c’est-à-dire à la sortie du flux d’air de la bouche, en arrondissant les lèvres, qui sont relativement serrées, contribue de manière décisive à l’extériorisation du son, à son caractère fort, bien contrôlé, en termes d’intensité et de timbre, tandis que la langue effectue le mouvement des alvéoles des dents de devant vers le palais.
Ce contrôle de la propagation du son est nécessaire (dans le cadre du reformatage opéré par l’utilisateur humain, cf. Meinard, 2021, 318), car toc est devenu une onomatopée standardisée, utilisée comme telle pour plusieurs types de matériaux frappés : elle sert aussi bien à reproduire les bruits de l’oiseau pic dans l’écorce de l’arbre, que ceux d’un humain qui frappe à la porte (pour les deux on utilise en roumain également cioc-cioc !), des chaussures (« à talons » qui, en roumain s’appellent « pantofi cu toc » !) sur le sol, etc.
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Commentaires et spécifités