Onomatopée du baiser
Il s’agit d’effleurer, de toucher de ses lèvres quelque partie d’une personne (surtout la main, la joue) ou quelque objet la symbolisant.
[‘mwa]
Onomatopée du baiser
Il s’agit d’effleurer, de toucher de ses lèvres quelque partie d’une personne (surtout la main, la joue) ou quelque objet la symbolisant.
L’onomatopée est répétée (¡mua, mua !) car elle correspond au bruit que fait un personnage qui embrasse avec ardeur et de manière réitérée le crâne de quelqu’un. Nous avons relevé des variations orthographiques et donc phonétiques parfois très éloignées : muá, muac ou encore chuic soit mua [‘mwa], muac [‘mwak], chuic [‘tʃu jk].
Cette onomatopée qui est censée imiter le bruit d’un baiser est également employée au téléphone ou dans les conversations sms et signifie que le locuteur envoie un baiser à son interlocuteur. « muac » apparaît en 2021 dans la RAE. La forme « mua » l’a manifestement précédée, en 2014, dans le « DLE » et la mise à jour 23.5 précise que cette onomatopée sert également à désigner tout mouvement ou geste de recul du visage cherchant à éviter un baiser non consenti.
Il n’y a rien d’étonnant de trouver à l’attaque de MUAC le son sonore bilabial (nasal) /m/ dès lors qu’un baiser fait précisément intervenir les lèvres comme partie anatomique. On peut donc déceler une relation iconique entre les deux faces du signe. Quant à l’occlusive vélaire sourde /k/ en position de coda (que l’on retrouve également dans « chuic »), on peut sans doute l’expliquer notamment lorsqu’on veut faire ressortir un baiser qui claque, son que l’on retrouve d’ailleurs en anglais. Il peut donc y avoir une analogie interlinguistique puisqu’on la retrouve également en français. Enfin, il est intéressant d’observer au niveau de la matrice les similitudes morpho-phonétiques entre MUAC et CHUIC, puisque le son d’attaque est dans les deux cas un phonème fermé (son nasal dans MUAC et son affriqué dans CHUIC où les lèvres se resserrent puisque l’articulation affriquée combine un début occlusif avec une fin fricative), avec dans les 2 cas une diphtongue ascendante (vélaire dans un cas, /u/ et palatale dans l’autre, /i/) qui se referme par un son sourd qui claque, le même son occlusif vélaire, se trouvant renforcé sans doute par la voyelle tonique la plus ouverte du triangle vocalique espagnol, le /a/.