L’onomatopée « Gasp ! » représente le son produit par une prise d’air soudaine due au choc psychologique produit par une nouvelle inattendue et déconcertante. Cette prise d’air soudaine, parfois appelée gasp of pain (dans le dictionnaire Collins), est un des premiers réflexes lors d’une réaction à un événement (réaction de surprise, de douleur, ou autre). Elle fait partie des symptômes caractérisant une réaction physiologique chez les vertébrés appelée startle response ou fight-or-flight response (Cannon, 1915), qui est une réponse défensive déclenchée par un stimulus lié à un danger, une douleur, un événement inattendu. Cette réaction physiologique se manifeste par une série de réflexes générés par la sécrétion anormalement élevée d’adrénaline (modification de la pression sanguine, du rythme cardiaque, du rythme respiratoire, une dilatation des pupilles, etc…), dont l’intensité et la durée peuvent grandement varier.
Gasp
Classifications
Phonétique
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Comment citer cette fiche
Meinard, M. , (11 octobre 2024), "Gasp", in OTPS, onomatopées traduction plurilingue surbmorphologie, CAER, Aix-Marseille Université : en ligne :https://otps.univ-amu.fr/onomatopees/gasp/Rédaction
Maruszka MeinardAutres rédacteurs
- Modifié le : 11/10/2024 à 09:12
par : Maruszka MEINARD
Rédacteur/trice : Maruszka Meinard - Modifié le : 11/10/2024 à 09:00
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Rédacteur/trice : Maruszka Meinard
Variations de structures
Forme toujours simple
Equivalents dans OTPS
Equivalents
Etymologie
Du Moyen Anglais gaspen, gayspen (“to gape, outbreathe”: être bouche bée, souffler), associé au vieux norrois geispa (“to yawn”, bâiller) ou au danois gispe, que l’on peut relier à gapa (“to gape” : « être bouche bée »).
Selon l’Etymological Dictionary of the English Language (EDEL) de Skeat, sp est une version moderne de ps, ce qui relie gaspa à gapsa puis à l’islandais gapa, signifiant to gape : être bouche bée.
Submorphologie
Sens premier des phonèmes employés dans l’onomatopée: selon Tournier (1993 : 88), le phonème /g/ représente un bruit de gorge, alors que le son /æ/ représente un son bref mais retentissant.
Dans ses travaux sur l’adéquation entre signifiant et signifié dans le lexique anglais, Drellishak (2006) a testé 46 submorphèmes et calculé la propension d’une association à être plus fréquente que le hasard. L’analyse Latent Semantic Analysis (LSA) a été appliquée à l’édition de 1913 du dictionnaire Webster’s Revised Unabridged Dictionary of the English Language. La LSA est définie par Landauer et Dumais (1997) et Landauer, Foltz et Laham (1998) comme une méthode et une théorie “pour extraire et représenter le sens d’utilisation contextuelle des mots par des calculs statistiques appliqués à un grand corpus de texte” (1998: 2). Il s’agit d’une technique mathématique et statistique automatique pour trouver des informations sur les relations d’utilisation contextuelle attendue des mots dans les passages du discours.
Drellishak distingue trois catégories de submorphèmes à l’issue de son étude : les « fortement confirmés » (pour lesquels l’association forme-sens est largement corroborée par l’étude statistique du lexique), les « faiblement confirmés » et les « non-confirmés ».
- Selon Drellishsak, -asp en position finale est associé à la respiration et aux sons discordants ou durs. Il fait partie de la catégorie « unconfirmed » (association non-confirmée) parmi les phonesthèmes testés.
L’agrégat consonantique -sp est un idéophone reconnu pour sa propension à véhiculer l’idée de rejet. Cependant, ce n’est qu’en position initiale qu’une telle association est reconnue, ce qui n’est pas le cas de gasp, où -sp est en position finale.
- La consonne initiale /g/ permet d’imiter l’ouverture soudaine de la cavité buccale, et plus précisément celui d’un flux glottal injectif dans les langues qui ne possèdent pas de consonne injective, comme l’anglais.
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Commentaires et spécifités