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CRAC

Phonétique

[kʁak]

Exemple 1 : The French baguette, FLÂNER in Comix & Digital. Un album collectif. Un projet européen, Erasmus+, en ligne http://comix-digital.eu/wordpress/wp-content/uploads/2023/10/BDEURO_FRANCAIS_V1_compressed.pdf page 69, case 2. Exemple 2 : FRANQUIN, JIDÉHEUR (2001, 1ère ed. 1963), Gaston 2, Dupuis, page 5, case 8. Description de l’image : Gaston porte une longue planche sur l’épaule avec laquelle il emboutit par inadvertance la vitre de l’appareil d’appel de secours des pompiers. Dans la même case, une deuxième onomatopée THINGELING évoque le bruit des morceaux de verre qui s’entrechoquent.

Comment citer cette fiche

SAFFI, S. , (3 octobre 2024), "CRAC", in OTPS, onomatopées traduction plurilingue surbmorphologie, CAER, Aix-Marseille Université : en ligne :https://otps.univ-amu.fr/onomatopees/crac/

Rédaction

Sophie SAFFI

Autres rédacteurs

    • Modifié le : 03/10/2024 à 12:32
      par : Sophie Saffi
      Rédacteur/trice : Sophie SAFFI
    • Modifié le : 03/10/2024 à 12:29
      par : Sophie Saffi
      Rédacteur/trice : Sophie SAFFI

    Évoque un bruit sec, généralement celui de corps qui craquent, se brisent, se déchirent. 

    Dans nos deux exemples, il s’agit d’une vitre qui se brise, ce qui nous a surpris car le bris de verre évoque un son aigu mais qui est celui des éclats de verre qui tombent sur une surface rigide. Les bédéistes ont privilégié avec l’emploi de CRAC l’idée de la rupture de l’objet plutôt que ses conséquences.

    Onomatopée employée en littérature (exemples pris dans Le trésor de la langue française http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?11;s=534785490;r=1;nat=;sol=0 :

    Crac, patatra !  Un caleçon, se déchirant, Crac !!! (VERLAINE, Prem. vers, 1858-66, p. 33). 

    Tous les insectes ça fait crac quand on les écrase (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 20).

    Emploi substantivé (l’onomatopée est alors doublée) :

    Ces petits vers qui se logent dans le bois des chaises et des meubles dont j’entends le crac-crac dans ma chambre (E. DE GUÉRIN, Journal, 1837, p. 122).
    Emploi de l’onomatopée pour marquer la soudaineté d’un événement :

    Le concierge lui remet une lettre (…) elle la lit (…) et crac! la voilà prise d’une attaque de nerfs (L. HALÉVY, Un Mariage d’amour, 1881, p. 181). 

    Pélagie et sa fille sont en train de se déshabiller. Crac, un coup de sonnette terrible! C’est une dépêche de nuit (GONCOURT, Journal, 1884, p. 378).

    Emploi substantivé régional :
    D’un crac. Dans un instant, rapidement, au plus vite (d’apr. BÉL. 1957 et Canada 1930).  

    Dans un crac. Même sens (cf. Canada 1930).

    Remarque : cette onomatopée est employée par l’auteur italien Hugo Pratt dans les albums Corto Maltese pour un coup de fusil :

    « Hugo Pratt, l’auteur du célèbre Corto Maltese, a été influencé dans sa jeunesse par la lecture de bandes dessinées américaines. En dessinant ses propres histoires, il a préféré dans de nombreux cas utiliser les onomatopées utilisées en anglais, les estimant plus proches des sons auxquels ils font référence : notamment, « crack » a été choisi au lieu de « pan » pour figurer la détonation d’armes à feu. » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Onomatopée)

    « Chaque dessinateur avait sa détonation de revolver : « Pan ! » chez Hergé, « Paw ! » chez Gir et « Crack ! » chez Hugo Pratt. On comprenait bien que ce n’étaient pas les mêmes armes, mais peu s’en fallait : ce qui changeait, c’étaient les musiciens. » (GORRIDGE, Gérald, Créer une BD pour les nuls, Paris, Éditions First-Gründ, 2010, p. 224.)

    Variations de structures

    Onomatopée simple.

    Equivalents dans OTPS

    Equivalents

    Etymologie

    « 1. a) 1492 onomatopée imitant le cri du faucon ayant des vers intestinaux (G. Tardif d’après Delboulle dans DG) ; b) 1690 « maladie des faucons » (FUR.); 2. a) 1536 interj. exprimant la promptitude, la soudaineté (ROGER DE COLLERYE, Œuvres complètes, éd. Ch. d’Héricault, 96 ds IGLF); b)1611 subst. « bruit de ce qui se rompt, chose qui se rompt » (COTGR.); c) 1648-52 interj. onomatopéique (SCARRON, Virgile Travesti, V, 201 a ds RICHARDSON, p. 67). Onomatopée, sans doute beaucoup plus ancienne. »
    (http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?11;s=534785490;r=1;nat=;sol=0;)
    Le verbe craquer dérive de l’onomatopée crac.
    (http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?11;s=3108433680;r=1;nat=;sol=0; )

    Submorphologie

    DESCRIPTION API

    [k] : consonne occlusive, dorso-vélaire, sourde, orale (qui, cou)

    [ʁ] : consonne constrictive (vibrante), dorso-uvulaire, sonore, orale (riz, roue)

    [a] : voyelle non arrondie, antérieure, ouverte, orale (patte)

    PRONONCIATION DES PHONÈMES

    Pour prononcer [k], le dos de la langue vient au contact du voile du palais, l’air bloqué s’accumule dans la bouche puis s’échappe d’un seul coup. Cette fermeture est assimilée à la conception d’une position car le point d’articulation est précis au moment de l’échappement brutal de l’air. Le contact entre le dos de la langue et le voile du palais quand la langue bloque l’air, est associé à la détermination d’une limite.

    [k] est une consonne sourde, c’est-à-dire que l’air ne résonne pas quand il s’échappe, c’est pourquoi [k] est associée à un mouvement vers l’avant.

    Pour prononcer [ʁ], la pointe de la langue reste collée derrière les dents du bas, le dos de la langue se rapproche de la luette pour créer une voie étroite dans laquelle l’air expulsé est contracté ce qui provoque une turbulence. La luette peut éventuellement vibrer.

    Le rapprochement de la langue et de la luette, et le resserrement ainsi créé, permettent au locuteur de localiser approximativement un seuil interne lors du frottement du flux d’air au passage de ce seuil. Mais la friction n’est pas une fermeture complète, l’occlusion reste inaboutie, la définition d’un point-limite aussi.

    Quand le /R/ est grasseyé, la luette vibre : ce qui renforce la sensation d’une occlusion non tenue.

    Pour prononcer [a], la langue s’abaisse au fond de la bouche, ce qui entraîne le plus grand degré d’ouverture de la bouche, le locuteur sent le flux d’air sortir par la bouche grande ouverte.

    SENS PREMIER DES PHONÈMES :

    La consonne [k] est associée à la définition du point de départ d’un mouvement vers l’avant.

    La consonne [ʁ] est associée à un mouvement de remontée vers une limite de départ qui échappe.

    La voyelle [a] est associée à la conception d’un espace étendu.

    Pour en savoir plus

    SAFFI Sophie (2021), « La hiérarchie vocalique en italien : proposition de signifiés premiers submorphologiques pour le trio antérieur /a/ vs /e/ vs /i/ » in D. Leeman (dir), La submorphologie motivée de Georges Boas : vers un nouveau paradigme en sciences du langage. Hommage à Georges Bohas, Paris, Honoré Champion, 307-334.

    SAFFI Sophie, PAGES Stéphane (2013), « La question de la motivation du signe. Le morphème a en italien et en espagnol » in Cuadernos de filología francesa, Universidad de Extremadura, n°24, Hommage à Maurice Toussaint, p. 187-210.
    Lien vers l’article : https://dehesa.unex.es/bitstream/10662/17868/1/1135-8637_24_187.pdf

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