Onomatopée de l’aboiement du chien
هاو هاو [hāw hāw]
Classifications
Phonétique
[hāw hāw]
Comment citer cette fiche
MEDJBOUR, L. , (1 avril 2025), "هاو هاو [hāw hāw]", in OTPS, onomatopées traduction plurilingue surbmorphologie, CAER, Aix-Marseille Université : en ligne :https://otps.univ-amu.fr/onomatopees/%d9%87%d8%a7%d9%88-%d9%87%d8%a7%d9%88/Rédaction
Lounis MEDJBOURAutres rédacteurs
- Modifié le : 09/04/2025 à 17:03
par : Sophie Saffi
Rédacteur/trice : Lounis MEDJBOUR - Modifié le : 09/04/2025 à 13:55
par : Sophie Saffi
Rédacteur/trice : Lounis MEDJBOUR - Modifié le : 01/04/2025 à 07:54
par : Sophie Saffi
Rédacteur/trice : Lounis MEDJBOUR
Variations de structures
Onomatopées double ou simple avec des variations orthographiques :
Dans nos recherches, nous notons plusieurs répétitions de “هو” [Hū] et “هاو” [Hāw] avec des variations dans le nombre de lettres. Voici une segmentation du texte en fonction des onomatopées identifiées :
- “هو” [Hū]: Simple, indiquant peut-être une action brève ou légère.
- “هووو” [Hūūū]: Triple ou plus, suggérant une action prolongée ou intense. La répétition des voyelles “و” renforce cette idée.
- “هاو هاو” [Hāw Hāw]: Double, ce qui pourrait indiquer une action intermédiaire en termes de durée ou d’intensité. La répétition des voyelles “ا” renforce également cette notion.
En observant la répétition des voyelles et des consonnes, ainsi que la variation du nombre de lettres, on peut interpréter que ces onomatopées portent des informations sur la durée et l’intensité des actions représentées. La répétition de lettres ou de syllabes semble être utilisée pour exprimer une intensité plus grande ou une durée prolongée.
Ainsi, dans un contexte plus large, ces variations pourraient être utilisées pour transmettre des nuances émotionnelles ou des détails spécifiques sur la nature de l’action représentée.
Equivalents dans OTPS
Equivalents
Allemand : WUFF WUFF ; WAU WAU.
Anglais : WOOF WOOF ; RUFF RUFF ; ARF ARF (grands chiens et lions de mer) ; YAP YAP ; YIP YIP (petits chiens) ; BOW WOW.
Breton : WAOU WAOU
Bulgare : BAU-BAU (бау-бау) ; JAFF JAFF (джаф-джаф).
Catalan : BAU BAU ; BUB BUB.
Chinois (cantonais standard) : WONG WONG (汪汪).
Coréen : MEONG MEONG (멍멍).
Espagnol : GUAU-GUAU ; GUA GUA ; JAU JAU.
Français : OUAH OUAH
Italien : BAU BAU
Kabyle (Berbère/Amazigh) : HAW HAW
Néolatin : BÀU
Polonais : HAU HAU
Portugais (norme Portugal) : AU AU ; ÃO-ÃO (diphthonge nasale) ; BÉU-BÉU (langage enfantin) ; CAIN-CAIN (gémissement)
Portugais (norme Brésil) : AU AU
Roumain : HAM HAM ; HAU HAU.
Turc : HEV HEV ; HAV HAV.
Etymologie
D’après nos recherches dans l’encyclopédie arabe, l’onomatopée “هاو هاو” [Hāw Hāw] en arabe, qui représente l’aboiement d’un chien dans la bande dessinée, ne semble pas avoir une origine historique ou littéraire spécifique, contrairement aux mots traditionnels. Les onomatopées arabes en général ont une origine très informelle et sont transmises de génération en génération principalement par voie orale plutôt que par des écrits académiques spécifiques. Ces sons varient considérablement d’une langue à une autre en raison des différences phonétiques et de la perception culturelle des sons.
L’onomatopée “هاو هاو” [Hāw Hāw] employée pour l’aboiement du chien dans une bande dessinée apparaît pour la première fois – dans l’état actuel de nos recherches – dans une planche dessinée par Walt Disney pour دار نهضة مصر للطباعةوالنشر والتوزيع en 1971 dans la bande dessinée “ميكي و بطوط”. https://books-library.net/free-361172177-download consulté le 20/12/2023
Submorphologie
La lettre “ه” est une consonne sourde fricative pharyngale. Le son produit rencontre une résistance partielle dans le canal phonatoire. Elle se prononce à partir de la gorge la plus éloignée, impliquant que le son est articulé avec la participation des parois pharyngiennes, sans la contribution directe des cordes vocales. Les lèvres sont généralement assez rapprochées.
La lettre “alef” (أ) [ā] en arabe standard est couramment utilisée pour représenter une voyelle longue, liée à la notion d’un espace prolongé. La prononciation de cette voyelle longue est semblable à la lettre “a” dans les mots anglais “car” ou “father”. C’est une voyelle ouverte et prolongée produite en relâchant la mâchoire inférieure et en ouvrant largement la bouche pour permettre un son étiré.
La lettre “و” (w) en arabe est communément appelée “waw”. Elle joue le rôle à la fois de consonne et de voyelle. En tant que consonne, elle produit le son /w/, similaire au “w” anglais. C’est une consonne bilabiale et velare, prononcée en plaçant le dos de la langue contre le voile du palais tout en arrondissant les lèvres. En tant que voyelle, elle peut également représenter les sons /u/ ou /o/, en fonction du contexte et des voyelles environnantes. Par exemple, dans le mot “وطن” (watan), la lettre “و” est utilisée comme consonne pour le son /w/, tandis que dans le mot ” سور” (sour), elle fonctionne comme une voyelle pour le son /u/. La lettre “و” [w] est souvent associée à la prononciation de la voyelle “ou” dans certains mots arabes. Pour la prononcer correctement, les lèvres doivent se rapprocher l’une de l’autre sans se toucher complètement, formant ainsi une sorte de petit rond avec les lèvres.
Dans la langue arabe, il existe trois lettres appelées “حروف المد” (haruf al-madd), traduites littéralement par “les lettres de l’allongement” : “ا” (alif), “و” (waw), et “ي” (ya). Lorsqu’une de ces lettres est suivie par une voyelle, elle peut être utilisée pour prolonger la prononciation de cette voyelle. La prononciation de la lettre “ه” (H) est avec les lèvres, généralement assez rapprochées indique un espace fermé. En revanche, la rencontre de la lettre “ا” (alif), qui représente la voyelle longue [ā]permet à la bouche d’augmenter le degré d’ouverture, ajoutant ainsi une compréhension motrice à l’éjection du flux d’air, comme lors du cri d’un chien. La lettre “و” (waw) permet aux lèvres de s’allonger avec une légère fermeture. La combinaison vocale “[Hāw]” lors de l’aboiement d’un chien indique un espace étendu et allongé.
Pour en savoir plus
Commentaires et spécifités
Classification :
En suivant Galperin (1981), qui distingue les onomatopées directes et indirectes (également appelées “onomatopées naturelles” et “onomatopées dérivées”), la représentation de l’aboiement dans les langues chamito-sémitiques, notamment en arabe, se fait par des onomatopées directes. De même, en appliquant la classification de Bredin (1996 : 557-563), qui divise les onomatopées en trois types : directes, associatives et exemplaires, j’ai choisi de considérer l’aboiement dans la langue arabe comme relevant des onomatopées non lexicales. Cependant, ce choix peut être discutable.
Suivant Laing (2014), qui distingue les formes conventionnalisées, avec une structure fixe, et les formes expressives, plus flexibles dans leur illustration du son, les onomatopées d’aboiement seraient conventionnalisées.
Suivant Meinard (2021), ce sont des onomatopées matricielles car elles sont spécifiquement conçues pour imiter un référent sonore. Du point de vue diachronique, selon Meinard, si la première occurrence de l’onomatopée est clairement identifiable comme un néologisme, il s’agit bien d’une onomatopée matricielle, pouvant ensuite se lexicaliser, ou pas. La réalisation phonologique هاو هاو /ha:w ha:w/en arabe évoque au lecteur un aboiement, et l’item n’est pas lexicalisé. Je propose la classification suivante : si on ne prend en compte que l’onomatopée récente en usage dans les bandes dessinées, elle est primaire. Dans son article de 2015, puis dans sa thèse (2021 : 333-337), Meinard argumente une répartition des onomatopées en deux catégories qu’elle dénomme echoic et imitative, en adoptant plusieurs approches.
Du point de vue sémantique, les onomatopées imitatives représentent des cris d’animaux dotés de cordes vocales, les onomatopées écho représentent d’autres types de sons. Cette distinction était déjà proposée par Oswalt (1994), Rhodes (1994) et Körtvélyessy (2020). Il convient de préciser que pour Meinard, l’onomatopée n’est pas une imitation mais un reformatage, ce n’est pas l’onomatopée qui imite mais le locuteur (Meinard, 2021 : 318,319).
Dans une perspective sémiotique : la prononciation de l’onomatopée imitative est une reproduction directe du référent (un son émis par les cordes vocales humaines reproduisant un cri émis par les cordes vocales d’un animal), alors que la prononciation de l’onomatopée écho est une reproduction indirecte des bruits du monde, ce qui implique un effort plus poussé dans l’acte d’imitation (Assaneo, Nichols et Trevisan, 2011 : 4). Avec une onomatopée imitative, le locuteur expose le référent en l’imitant, au lieu de le désigner (Meinard, 2021 : 336). Avec une onomatopée écho, le locuteur désigne le référent.