Étude iconographique de la représentation visuelle des onomatopées

Les onomatopées n’étant iconiques que dans la modalité orale et pas dans la modalité écrite, [1] leur usage dans les bandes dessinées ne peut être totalement expliqué sans procéder à une analyse multimodale prenant en compte le canal visuel. Les onomatopées des bandes dessinées procèdent d’une fusion entre le texte et l’image, [2] montrent une interdépendance entre des éléments picturaux et des éléments linguistiques, [3] sont des effets sonores qui permettent d’entendre avec les yeux.[4] Il ressort des recherches sur l’onomatopée dans les bandes dessinées qu’il s’agit d’un élément constitutif de ce genre littéraire[5] et surtout qu’elle existe dans trois modalités : orale, écrite, et également une troisième, combinant les signes linguistiques avec les images.[6]

Notes

  1.  Lyons, J. (1977), Semantics, Vol. 1, Cambridge University Press, p. 105.
  2.  Harvey, R. C. (1994), The Art of the Funnies: An Aesthetic History, Jackson, University Press of Mississippi.
  3.  Duncan, R., Smith, M. J. (2009), The Power of Comics. History, Form and Culture, New York, Continuum, p. 138.
  4.  McCloud, S. (2006), Making Comics: Storytelling Secrets of Comics, Manga and Graphic Novels, New York, Harper, p. 146.
  5.  McCloud, S. (1994), Understanding Comics: The Invisible Art, New York, William Morrow Paperbacks ; Eisner, W. (2008), Comics and Sequential Art: Principles and Practices from the Legendary Cartoonist, 1st ed., New York, W. W. Norton & Company ; Petersen, R. S. (2009), “The Acoustics of Manga”, A Comics Studies Reader, ed. Jeet Heer and Kent Worcester, 163-172, Jackson, MS, University Press of Mississippi ; Cohn, N. (2014), “Visual Narrative Structure”, Cognitive Science, 37 (3), p. 413-452.
  6.  Guynes, S. A. (2014), “Four-Color Sound: A Peircean Semiotics of Comic Book Onomatopoeia”, Public Journal of Semiotics, 6, p. 58-72.