L’onomatopée exprime le bruit du tir d’une arme à feu, notamment mitraillette.
Elle peut également imiter le bruit produit par une série de chocs rapides et réguliers comme un marteau-piqueur.
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L’onomatopée exprime le bruit du tir d’une arme à feu, notamment mitraillette.
Elle peut également imiter le bruit produit par une série de chocs rapides et réguliers comme un marteau-piqueur.
On a pu relever cette onomatopée dans Neopolis, de Elie Xyr, 1982 © Editions Dominique Leroy sous la forme RATATA ; Captain Marvel, Ed. Brubaker et Mike Perkius, 2006, © Marvel.
On l’a également trouvée pour dire le bruit d’un marteau-piqueur dans Popeye, Elzie Crystel Segar, 1936 © Kinf Features Syndicate.
On peut la trouver étirée comme pour signifier la durée et l’intensité, par exemple : RATATATATATATATATAT dans Captain Marvel.
Nous avons relevé une variation indiquée par le site FundéuRAE !ra-ta-tá ! ; et dans une BD en langue anglaise l’onomatopée est segmentée en rat tat tat et diposée non pas à l’horizontale mais à la verticale et légèrement en décalé (Tim Tyler’s Luck [Jorge y Fernando / Aguilucho) de Chic Young, 1916, © King Features Sindicate.
D’après le Diccionario de voces naturales de Vicente García Diego (Tous les éléments étymologiques qui suivent sont empruntés à l’édition suivante : Madrid, Aguilar, 1968), RAT est une onomatopée restituant le bruit de divers coups, comme celui du tambour. Le Dict. d’Oxford recueille les formes échoïques rat-rat et rat-tat-tat pour certains coups. Le Dict. de Webster consigne le mot imitatif anglais rat-tan ‘redoublement du tambour’, ratat ou rattatat ‘bruit de heurtoirs’. Le dictionnaire de la Real Academia Española fait état de l’onomatopée complexe rataplán ‘mot onomatopéique avec lequel on indique le son du tambour’ de rat et plan. Rat est l’onomatopée du chant de la pie semblable à rak, orrack. Rat est également l’onomatopée de l’acte de ronger. Selon Corominas (Dict. 3, 1012), l’étymologie des noms rata (rat), ratón (souris) apparaît comme l’une des plus complexes et obscure. Cependant, les propositions onomatopéiques ont été nombreuses. Vani!ek (231) pense que rado ‘racler’, ‘ratisser’, rodo, ‘ronger’ peuvent être une variante d’une onomatopée rad rat ‘bruit de l’acte de ronger’ qui a pu donner en allemand ratto ratte ‘rat’ et ‘chrysalide qui ronge’. Le mot rat a généralement été considéré comme un germanisme. Comme il existait des formes semblables dans les langues celtiques, on y a vu une origine celtique ; ainsi, les formes celtiques sont le breton raz, le moyen irlandais ratta et le gaélique radán. Thurneysen (Keltorom, 75) voit dans ces mots d’origine supposée celtique des anglicismes et pense qu’une origine gauloise est en fait possible à l’instar de Dorin. Gamillscheg (742) suppose que le latin vulgaire *rat-tus ‘rat, souris’ se rait formé à travers un croisement de rapidus ‘rapide’ avec cattus, ‘chat’ ce qui semble infondé. Le nom rata aurait une origine onomatopéique selon Spitzer, AR, 10 293 ; Forsit Major, Z 17 156 ; Salvioni, R, 31 288 ; et AGI, 16 478 ; Prati, Dict. 817 ; Meyer-Lübke, 7089a (qui rejette l’origine latine rapidus qu’il accepte dans la première édition), tandis que Corominas (3 1012) émet quelques doutes : « il est possible que cela soit une onomatopée du bruit du rat en train de ronger ou d’emporter quelque chose dans son trou ». Le Voc. Ital. De Cappuccini et Migliorini dérivent de rapidus le nom italien ratto ‘véloce, rapide’ et de raptus, l’italien ratto ‘rapine’ tandis que l’italien dialectal ratto, ‘souris’, ‘rat’ viendrait d’un mot germanique (ancien haut allemed) rato. De tels éléments en font une onomatopée matricielle.
L’onomatopée fait intervenir une vibrante en position explosive, articulée de façon double, longue [r], suivie de la voyelle la plus ouverte [a] puis d’une consonne explosive sourde [t] ; le redoublement de la consonne occlusive sourde et de la matrice syllabique sert à imiter par saccades le bruit séquentiel (régulier) d’une arme telle une mitraillette qui est une arme à répétitions. Et le signifiant de l’onomatopée peut être étirée selon la longueur et l’intensité du tir. Voici comment D. Bottineau décrit les sons vibrants : « les consonnes dites vibrantes, [sont] obtenues par passage en force du flux expiré et mise en vibration de l’organe palpeur (apex ou luette pour R apical et uvulaire) ; on peut analyser la vibration comme le forçage de la closion et le renversement du couple stop/plosion par la vibration issue du forçage. », « Vers une phonologie incarnée et distribuée, motrice, mémétique et énactive », Signifiances (Signifying), 6(1), 2022, p. 1-39.
– Classification par la matrice lexicogénique : Onomatopée Matricielle Non Lexicalisée (OMNL) dans la mesure où elle ne figure pas dans le dictionnaire de la RAE (Real Academia Española).
– On peut rapprocher cette onomatopée espagnole de l’onomatopée française TAC TAC car le lexilogos français précise, après avoir défini « tac-tac » comme une interjection : « Onomatopée dont on se sert pour exprimer un bruit réglé qui se renouvelle à temps égaux. Il s’emploie aussi comme nom masculin. Le tac-tac d’une mitrailleuse. »