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آى [Āī]

Phonétique

[Āī]

Hergé (Georges Prosper Remi), (1938), Tintin et l'Île Noire, تان تان في الجزيرة السوداء , traduit en arabe en 2000, Beyrouth (Liban), maison d'édition : مطابع دار المعارف . Disponible sur : https://books-library.net/free-297233913-download, p. 53, case 7. Description de l'image : Un homme chauve, barbu, portant des lunettes, un pantalon et une veste verts, est assis sur un genou. Il tend les mains pour attraper le pied de l'autre personne, qui est accompagnée d'un chien. Au moment où l'autre personne tombe, elle s'écrie : ! آى, [Āī]

Comment citer cette fiche

MEDJBOUR, L. , (31 mars 2025), "آى [Āī]", in OTPS, onomatopées traduction plurilingue surbmorphologie, CAER, Aix-Marseille Université : en ligne :https://otps.univ-amu.fr/onomatopees/%d8%a2%d9%89/

Rédaction

Lounis Medjbour

Autres rédacteurs

    • Modifié le : 14/04/2025 à 12:19
      par : Maruszka MEINARD
      Rédacteur/trice : Lounis Medjbour
    • Modifié le : 04/04/2025 à 13:49
      par : Sophie Saffi
      Rédacteur/trice : Lounis Medjbour
    • Modifié le : 31/03/2025 à 17:49
      par : Sophie Saffi
      Rédacteur/trice : Lounis Medjbour

    Interjection indiquant un cri de douleur

    Variations de structures

    L’interjection est simple. Cependant, nous avons relevé des variations orthographiques : ! آآآى, /Āāāī/ (p. 14), ! آآى, /Āāī/ (p. 16).

    Examinons ces variations :

    • Nombre de lettres :
      • “آآآى” : 4 [Āāāī ] lettres (avec répétition de la voyelle “آ”[ā]).
      • “آآى” : 3 [Āāī] lettres (avec répétition de la voyelle “آ”).
    • Répétition des voyelles :
      • “آآآى” : Répétition de la voyelle “آ” trois fois [Āāāī ].
      • “آآى” : Répétition de la voyelle “آ” deux fois [Āāī ].

    En termes de durée d’action, la répétition de la voyelle “آ” trois fois dans “آآآى” [Āāāī ] suggère une action prolongée ou une intensité accrue, tandis que la répétition de la voyelle “آ” [Ā] deux fois dans “آآى” [Āāī ] peut indiquer une durée d’action modérée.

    L’interjection “آآآى” [Āāāī ]  est triple avec une répétition prolongée de la voyelle “آ” /aː/, tandis que “آآى” [Āāī ] est double avec une répétition modérée de la même voyelle. Ces variations peuvent fournir des indices sur la durée et l’intensité de l’action représentée.

    Equivalents dans OTPS

    Equivalents

    Etymologie

    D’après les recherches effectuées, l’interjection ” آى “[Āī] en arabe est utilisée pour exprimer la douleur en arabe littéraire « ألم ». Contrairement aux mots traditionnels, elle semble ne pas avoir une origine historique ou littéraire spécifique, étant issue d’une source informelle transmise de génération en génération, principalement par voie orale. Ces onomatopées varient d’une langue à l’autre en raison des différences phonétiques et de la perception culturelle des sons. Ils sont répandus dans de nombreuses langues et cultures, reflétant une réaction naturelle à la douleur ou à un choc soudain, tels que des bruits émis lorsqu’une personne ressent une douleur aiguë, comme après s’être cognée ou blessée accidentellement.

    L’existence des bandes dessinées arabes est présentée comme relativement récente, avec l’apparition de plusieurs magazines au début des années 1950, notamment Al-Saheb (L’Ami) et Dunia Al-Ahdath (Le Monde des jeunes) au Liban en 1952, ainsi que Sindibad en Égypte la même année. Plusieurs bandes dessinées ont été traduites vers l’arabe. Lamia Khelil (2018), dans ses recherches sur la traduction des onomatopées et interjections, souligne que le traducteur est confronté à plusieurs choix, tels que conserver les onomatopées et interjections telles quelles, les transcrire phonétiquement en arabe, proposer des équivalents ou les supprimer.

    En ce qui concerne l’interjection “ آى” [Āī] en arabe, il est possible qu’elle ait une origine liée au terme “aïe” en français. Certains textes mentionnent son apparition en 1473, écrit alors sous différentes formes telles que “aye” ou “aÿ”, avec une origine étymologique remontant à la racine latine “āi”, qui exprimait également la douleur ou le regret. Une autre perspective historique suggère que le mot “aïe” aurait trouvé son origine en 1711, après la destruction du château de l’ail, où la douleur de cette perte aurait contribué à associer le mot à la sensation de mal. L’interjection ” آى ” [Āī] employée comme exclamation dans une bande dessinée apparaît pour la première fois – dans l’état actuel de nos recherches – dans une planche dessinée par Georges Remi l’album L’Île Noire, cet album a connu trois versions différentes. Après sa parution dans Le Petit Vingtième (du 15 avril 1937 au 16 juin 1938), l’album a été édité par Casterman fin 1938. Il comportait alors 124 planches en noir et blanc et 4 illustrations hors-texte. Une deuxième édition a été réalisée en 1943, lors du passage à la couleur et aux 62 pages, qui ne comportait pas de changements notables par rapport à la version initiale. L’interjection ” آى ” est utilisée dans la version arabe de Tintin et l’Île Noire (2000 : 53).

    Submorphologie

    SENS PREMIER DES PHONÈMES

    La lettre “alef” (أ) en arabe standard est couramment utilisée pour représenter une voyelle longue [ā], liée à la notion d’un espace prolongé. La prononciation de cette voyelle longue est semblable à la lettre “a” dans les mots anglais “car” ou “father”. C’est une voyelle ouverte et prolongée produite en relâchant la mâchoire inférieure et en ouvrant largement la bouche pour permettre un son étiré. Le locuteur ressent le flux d’air sortir par la bouche grande ouverte. En revanche, dans l’onomatopée “آى ” [āī], elle est écrite avec l’alif madda (آ) [Ā]. Cette lettre spéciale est utilisée pour représenter une voyelle longue /aː/. Elle est formée en plaçant un diacritique appelé “madda” ( ٓ ) sur l’alif normal (ا).

    La lettre ى[ī] ne s’utilise qu’en fin de mot, sa forme qualifiée de « isolée » apparaît derrière une lettre qui ne se lie pas à la suivante. Comme l’alif standard, c’est une lettre de prolongement pour le phonème [ā]. Son nom indique le son obtenu, « ʾalif de prolongement », et non sa forme, puisque la lettre ressemble à un ي [ī].

    PRONONCIATION DES PHONÈMES

    La combinaison vocalique ” آى ” [āī] est liée à la notion de l’espace étendu, qui indique le cri d’une douleur. Ce cri varie en fonction de la douleur, plus grave si la représentation du cri avec deux ou plusieurs [ī], plus aigu si la douleur est petite, ce qui est représenté dans les onomatopées. En se basant sur les caractéristiques des sons ” ى” [ī] et “آ” (alif madda) [ā]  mentionnées ci-dessus, la combinaison ” آى ” [āī]  pourrait évoquer l’idée d’un cri ou d’une expression vocale particulière. La rencontre de la voyelle longue et tendue avec la voyelle courte et tendue peut symboliser une variation dans l’intensité ou la nature du cri, reflétant potentiellement une différence dans la douleur ou l’émotion exprimée. La répétition de la voyelle longue (“آ” alif madda) dans l’onomatopée pourrait être intentionnelle pour accentuer cette idée de variation ou d’intensité dans le cri, ou elle pourrait également suggérer une sorte de permanence ou de continuité dans le sens exprimé. La répétition peut être utilisée pour renforcer l’impact du son et souligner son importance dans la représentation du cri ou de l’expression émotionnelle spécifique associée à ce mot.

    Pour en savoir plus

    Commentaires et spécifités