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POC

Phonétique

[pɔk]

Exemple 1 : The French baguette, FLÂNER in Comix & Digital. Un album collectif. Un projet européen, Erasmus+, en ligne http://comix-digital.eu/wordpress/wp-content/uploads/2023/10/BDEURO_FRANCAIS_V1_compressed.pdf page 52, case 4. Exemple 2 : The French baguette, FLÂNER in Comix & Digital. Un album collectif. Un projet européen, Erasmus+, en ligne http://comix-digital.eu/wordpress/wp-content/uploads/2023/10/BDEURO_FRANCAIS_V1_compressed.pdf page 70, case 6.

Comment citer cette fiche

SAFFI, S. , (13 juin 2024), "POC", in OTPS, onomatopées traduction plurilingue surbmorphologie, CAER, Aix-Marseille Université : en ligne :https://otps.univ-amu.fr/onomatopees/poc/

Rédaction

Sophie SAFFI

Autres rédacteurs

    • Modifié le : 13/06/2024 à 13:09
      par : Sophie Saffi
      Rédacteur/trice : Sophie SAFFI

    L’onomatopée exprime un choc léger et bref (bruit d’une boite de conserve qui tombe sur le sol ou patte du chat qui toque à la porte).

    Variations de structures

    L’onomatopée est simple.

    Equivalents dans OTPS

    Equivalents

    Etymologie

    Hypothèse : l’onomatopée pourrait-elle être dérivée du verbe poquer ?
    D’après Le trésor de la langue française (http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=501412620;), le verbe poquer est surtout employé au Québec. Et chez les jeunes dans certaines régions françaises (L. BOVET, 2012). Il signifie « heurter, marquer (de coups) ». Il serait apparu au XVIe s. avec le sens de « frapper » (A. MORIN, Siège de Boulogne en 1544, 99 ds GDF. Compl., s.v. pochier) ; on trouve son emploi en 1731 pour « frapper des boules » (Dict. des Arts ds Trév. 1752). Il serait emprunté au flamand pokken «frapper» (FEW t.16, pp.642-643).
    Ex. : [Mme Pipelet:] mais fais donc attention, [marchant ainsi, le menton sur la poitrine,] tu vas poquer dans mon roi des locataires (…) qui te crève les yeux (SUE, Myst. Paris, t.5, 1843, p.334).
    Ex. : La Jeanne d’Arc allait partir à cause du coup de poing qui lui avait poqué l’oeil (V.-L. BEAULIEU, Un Rêve québécois, 1970, p.26 ds Richesses Québec 1982, p.1866).

    Ex. : Lassé, l’un des invités de la soirée lance une bouteille sur le véhicule. Un poque apparaît sur la voiture » (Ouest-France, Bretagne, 24 juillet 2010, p. 9). « Légèrement sonnée, je sors de ma voiture pour constater les dégâts. Premier constat, ma bagnole est pas mal poquée » (Progrès-Dimanche, 25 mars 2012, p. 20). « C’est du grand n’importe quoi, explique l’enfant. Je ne me suis jamais amusé à poquer [percuter, NDLR] les voitures. J’ai, une fois, couru derrière un bus et poqué une voiture sans faire exprès. Ils ont tous pris ça pour un jeu. Ce n’est pas vrai » (Charente Libre, 21 septembre 2011, p. 4). Ces citations glanées dans le site Eureka.cc montrent bien que les mots poque et poquer sont des termes familiers utilisés non seulement au Québec mais aussi dans la langue parlée de certaines régions de France /…/ (Bovet, L. (2012). Poque, poquer et poqué : du coup de poing au mal de vivre. Québec français, (167), 86–88. https://www.erudit.org/fr/revues/qf/2012-n167-qf0344/67725ac.pdf)

    Cependant, le radical du verbe flamand pokken est-il être onomatopéique ?

    Notons qu’à la même période, Le trésor de la langue française) donne des exemples d’emploi du verbe toquer (1532 et 1536) qui serait dérivé du radical onomatopéique tok (fr. toc*), issu d’un latin populaire *toccare « heurter, frapper ». (Bbg. GUIR. Étymol. 1967, pp. 74-75. – MEIER (H.). Aufsätze und Entwürfe zur romanischen Etymologie. Heidelberg, 1984, pp. 89-90. – ATILF
    http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?11;s=501412620;r=1;nat=;sol=0;)

    Submorphologie

    DESCRIPTION API

    [p] : occlusive, bilabiale, sourde, orale (pie, pot)

    [ɔ] : voyelle arrondie, postérieure, mi-ouverte, orale (bol)

    [k] : consonne occlusive, dorso-vélaire, sourde, orale (qui, cou)

    PRONONCIATION DES PHONÈMES

    Pour prononcer [p], les lèvres sont fermées et l’air s’accumule dans la bouche juste derrière les lèvres, puis l’air est relâché d’un seul coup. La fermeture et la réouverture des lèvres permettent au locuteur de définir une position d’extrémité vers l’avant.

    [p] est une consonne sourde, c’est-à-dire que les cordes vocales ne vibrent pas et l’air ne résonne pas quand il s’échappe, aucun résonnateur n’est mobilisé (ni la bouche, ni le nez), c’est pourquoi [p] est associée à un mouvement vers l’avant.

    Pour prononcer [ɔ], la bouche est plus ouverte que pour [o], la langue est un peu plus en arrière, les lèvres sont arrondies.

    Les 3 voyelles arrondies du français sont, de la plus fermée à la plus ouverte : [u], [o] et [ɔ].

    Pour prononcer [k], le dos de la langue vient au contact du voile du palais, l’air bloqué s’accumule dans la bouche puis s’échappe d’un seul coup. Cette fermeture est assimilée à la conception d’une position car le point d’articulation est précis au moment de l’échappement brutal de l’air. Le contact entre le dos de la langue et le voile du palais quand la langue bloque l’air, est associé à la détermination d’une limite.

    [k] est une consonne sourde, c’est-à-dire que l’air ne résonne pas quand il s’échappe, c’est pourquoi [k] est associée à un mouvement vers l’avant.

    SENS PREMIER DES PHONÈMES

    La consonne [p] est associée à un mouvement de sortie vers l’avant et au pointage d’une limite de départ externe.

    La voyelle [ɔ] est associée à un espace large.

    La consonne [k] est associée à la définition du point de départ d’un mouvement vers l’avant.

    COMPARAISON : POC [pɔk] vs. TOC TOC TOC [tɔk tɔk tɔk]

    Les onomatopées POC [pɔk] et TOC TOC TOC [tɔk tɔk tɔk] expriment toutes deux le bruit sec produit par un choc léger et bref.Hormis l’aspect répétitif de TOC TOC TOC, les signifiés de POC et TOC sont très proches et leurs signifiants forment une paire minimale dont l’opposition repose sur la variation de la consonne initiale [p] vs. [t]. Ces deux consonnes sont des occlusives sourdes, elles se distinguent par leur point d’articulation ([p] est bilabiale, [t] est apicodentale).

    La consonne [p] est associée à un mouvement de sortie vers l’avant et au pointage d’une limite de départ externe car la fermeture et la réouverture des lèvres permettent au locuteur de définir une position d’extrémité vers l’avant. D’où le fait que l’onomatopée POC n’est pas vouée à se répéter : une fois le point de départ quitté, le mouvement s’échappe vers l’avant, sans mouvement de retour envisagé.

    Alors que la consonne [t] est associée à un mouvement de sortie vers l’avant et à l’accession à une limite d’arrivée car le contact entre la pointe de la langue et les dents est associé à la conception d’une limite.

    La nuance entre ces deux représentations d’un choc léger et bref réside dans la perception spatiale, POC et TOC proposent deux points de vue différents : avec POC le bruit/choc émane de l’objet qui frappe une surface rigide ; avec TOC c’est l’inverse, le contact produit à l’arrivée sur la surface rigide est mis en avant, le bruit/choc émane de cette surface et non de l’objet qui la frappe.

    Nous précisons que les sens premiers spatiaux que nous associons aux phonèmes ne sont pas à mettre au même niveau que les signifiés complexes des onomatopées POC, TOC et des substantifs et verbes poque, poquer etc.

    Pour en savoir plus

    Commentaires et spécifités